Vous sentez-vous souvent obligé de faire, puis quand c’est fini, de faire encore une chose au lieu de simplement… être ? Est-ce que vous n’avez jamais l’impression d’avoir fait assez, que le résultat est bon, suffisant ?
Cette tendance à « sur-faire » pourrait cacher une tendance à « sur-donner ». C'est une sorte de sentiment lancinant qui fait que peu importe ce qu’on a réellement accompli, ce n’est jamais suffisant. Peut-être connaissez-vous des personnes qui correspondent à cette description, elles sont dynamiques, mais en réalité elles sont épuisées et frustrées.
Quand et comment un tel schéma a-t-il pu s’installer ? C’est par l’entourage, à commencer par les proches, que la plupart d’entre nous « apprenons », sans vraiment le savoir, les « choses de la vie ». Et plus nous apprenons tôt, plus le schéma est profondément ancré et inconscient.
L’hyper-focalisation sur le faire est à la fois courante et très humaine. On dirait que nous valorisons l'accomplissement, l’action et d'être constamment occupés à un point extrême pour, enfin, pouvoir se sentir satisfait, à la hauteur, digne ou en sécurité. Cela se transforme en un jeu épuisant, où l’on doit à chaque instant faire ses preuves. C’est un véritable cercle vicieux.
S’agit de la peur d’être rejeté, de manque de confiance en soi, de soif d’appréciation, d’un besoin impérieux de donner… ?
Le problème peut être difficile à résoudre et demande souvent une approche en douceur. Il donc déconseillé de foncer, tête baissée (comme d’habitude), dans l’action pour résoudre le problème. Il vaut souvent mieux de commencer par des rondes EFT qui ne font que décrire la situation présente sans engager une action. En réalité, il s’agit d’endormir la vigilance du dragon, d’« Encercler le Dragon » selon Gary Craig. Voici quelques exemples :
- « Même si tout cela m’épuise, je ne vois vraiment pas comment faire mieux en ce moment. »
- « Même si ça m’a toujours paru la chose à faire, pour l’instant je n’ai pas envie de m’en occuper ! ».
- « Même s’il me reste encore des choses à faire à propos de (la tâche) difficile, et ça m’épuise, je ne vois pas pourquoi (ou comment) dire « stop » en ce moment.
Après, si on se sent mieux et, peut-être, piqué par la curiosité, on peut tenter quelque chose dans ce genre :
- « Même si je ne me souviens pas quand cela a commencé, c’est OK pour le moment »
- « Même si ne sais pas par qui j’ai appris que c’est la bonne façon de faire, pour l’instant c’est OK. »
- « Même si je ne vois aucune raison de changer, suis d’accord pour laisser tomber ce sujet. »
Si le Dragon métaphorique menace toujours de cracher son feu, on peut, en effet, laisser tomber le sujet, plus ou moins provisoirement.
Trois autres approches sont possibles :
1. Régulièrement (ou pas) tapoter sans paroles, sans intention particulière. L’inconscient sait de quoi il s’agit. Autrement dit, le système énergétique est toujours mobilisé et accueille volontiers le tapotement avec son action apaisante.
2. Tapoter, avec ou sans paroles, chaque fois que l’on sent une montée, même si elle est toute petite, de stress, de fatigue, de découragement, de doute devant une tâche à accomplir.
3. Combiner 1 et 2
Ces approches, en apparence anodines, génèrent presque invariablement des images, des souvenirs, des pensées, qui offrent autant de pistes à explorer avec l’EFT.
Ces pistes peuvent par exemple indiquer :
- La peur du rejet.
- L’obligation de donner (même de sur-donner) pour être aimé.
- L’obligation de sauver la situation (généralement familiale), qui ne dépend que de soi.
- L’obligation de travailler toujours et toujours pour éviter de penser.
- L’obligation de contrôler pour éviter des catastrophes.
- La tyrannie d’atteindre la perfection.
- ….
Le contrôle apparait comme un élément central cela et nous ramène vers le fameux Dragon qui, en réalité, est le contrôleur en chef. Son rôle est de veiller à ce que tout ce passe exactement comme il faut. Lui, il se voit plutôt comme un protecteur. Il est, en effet, un puissant protecteur de nos fausses croyances.
Le problème avec les fausses croyances est qu’elles semblent vraies et résistent, parfois avec vigueur, à la moindre remise en question.
Pour tenter d’y voir plus clair on peut se poser des questions, dont voici des exemples :
- Est-ce que j’ai peur d’être rejeté si je ne fais pas toujours plus qu’on me demande ?
- Est-ce que j’ai le besoin de prouver quelque chose ? A qui ? A moi-même ?
- Qu’est-ce qui pourrait m’arriver si j’arrêtais de toujours faire plus ?
- Est-ce que quelqu’un me l’a enseigné ou est-ce que je l’ai observé ?
- De quand date ce besoin de « sur-faire » ?
- Est-ce que c’est possible qu’il y ait une « compétition » ou une « rivalité » impliquée dans tout cela ?
- Est-ce que cela correspond aux valeurs ou attentes de ma famille ?
Est-ce que je dois toujours m’épuiser avant de mériter détente et bien-être ?
Après ce travail préparatoire, il est possible que notre dragon métaphorique se sente enfin compris et respecté. Il ne crache plus de feu. Il est alors possible de considérer l’utilisation de l’EFT classique pour traiter le besoin ou la compulsion de « sur-faire ». Voici quelques exemples :
- Même s’il m’est impossible de résister à la compulsion de faire encore plus, je m’accepte (ou c’est la situation aujourd’hui.)
- Même si je fais tout ça pour être accepté, c’est comme ça en ce moment.
- Même si je fais tout ça pour que moi-même, je m’accepte, c’est OK pour l’instant, je fais le mieux que je peux.
- Même si je ne veux pas trahir les valeurs ma famille (de mon père, de telle personne, de tel groupe…), je m’ouvre à la possibilité de trouver, un jour, mes propres valeurs.
- Même si je sais que la perfection est une illusion, j’y suis encore assez attaché.
Il est possible que la formule classique de base « je m’aime et je m’accepte » soit captée par l’ouïe fine de notre dragon et éveille sa méfiance. Souvent il vaut mieux reconnaître où l’on en est avec le problème sur le moment, ce qui, bien entendu, ne bloque pas la perspective d’une évolution favorable !
La persistance est très importante que l’on travaille seul, avec un partenaire de tapotement ou avec un praticien certifié
